Il n’est pas rare que, cherchant nos mots, nous spontanions un lapsus qui adjective un verbe, verbalise un substantif, ou substantive un adjectif. Autant d’errances sérendipes aux erreurs fécondes. Ces lapsus, calamés ou langués, qui osent dire ce qui n’est pas convenu, sont-ils plus que de simples transgressions opportunes ?
Néologir c’est penser-classer autrement, errer entre le droit à l’erreur et le devoir d’errance, déchoisir l’inconnu pour déchercher le dicible, tricher la langue pour détrouver de nouvelles intuitions ; sérendipiter de nouveaux pharmakons pour se désindoxiquer.
sérendipiter > néologir > philosopher, sont les moments d’une récursion 1N1 ou le collectif hérite en le mémorisant d’une créativité individuelle dès lors que celle-ci fait consensus quant à son opportunité, quelles que soient les raisons de ce jugement d’opportunité. C’est créer de nouvelles vérités, de nouveaux concepts, hypomnéser dans la noosphère, creuser la langue comme on creuse un puits dans le désert.
"Ce qui embellit le désert n’est-il pas qu’il cache un puits quelque part ?"