Sémiologue et philosophe américain.
Fondateur du pragmatiste avec William James et Ferdinand de Saussure.
Un des fondateurs de la sémiotique.
(10 septembre 1839 / 19 avril 1914)
Le pragmatisme peircien est une critique du "platonisme nominaliste" et de "l’esprit du cartésianisme" :
"[...] Nous n’avons aucun pouvoir d’introspection, mais toute notre connaissance du monde intérieur est dérivée par un raisonnement hypothétique de notre connaissance des faits extérieurs."
"Nous n’avons aucun pouvoir d’intuition, mais toute notre connaissance est logiquement déterminée par des connaissances antérieures."
"Nous n’avons pas le pouvoir de penser sans signes."
"Nous n’avons pas de conception de l’absolument inconnaissable."
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Pour développer le sens d’une pensée, il faut simplement déterminer quelles habitudes elle produit, car le sens d’une chose consiste simplement dans les habitudes qu’elle implique. Le caractère d’une habitude dépend de la façon dont elle pourrait nous conduire à agir, non seulement dans telle circonstance probable, mais dans toute circonstance possible, si improbable qu’elle puisse être. Ce qu’est une habitude dépend de ces deux points : quand et comment elle est la cause de notre action. Pour le premier point : quand ? Tout stimulant à l’action dérive d’une perception ; pour le second point : comment ? Le but de toute action est d’amener au résultat sensible. Nous atteignons ainsi le tangible et le pratique de manière concevable, comme base de toute distinction réelle de pensée, si subtile qu’elle puisse être. Il n’y a pas de nuance de signification assez fine pour ne pouvoir produire une différence dans la pratique.
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D’où sa définition de la sémiotique comme : observation des pensées dans leur expression.
Le but des signes qui est le but de la pensée c’est d’amener la vérité à l’expression. La loi sous laquelle un signe doit être vrai est la loi de l’inférence ; et les signes d’une intelligence scientifique doivent par-dessus tout être tels qu’ils se plient à l’inférence. C’est pourquoi la relation illative est la relation sémiotique première et primordiale. On pourrait objecter que dire que le but de la pensée est d’amener la vérité à l’expression, c’est dire que la production des propositions plutôt que celle d’inférences est l’objet premier. Mais la production de propositions est de la nature générale de l’inférence, en sorte que l’inférence est la fonction essentielle de l’esprit cognitif (ou scientifique).
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"Un signe est soit une icône, un index (ou indice) ou un symbole.
Une icône est un signe qui posséderait le caractère qui le rend signifiant même si son objet n’avait aucune existence ; tout comme un trait de crayon à mine représente une ligne géométrique.
Un index (ou indice) est un signe qui perdrait d’emblée le caractère qui fait de lui un signe si son objet était enlevé, mais qui ne perdrait pas ce caractère s’il n’y avait aucun interprétant. Ainsi par exemple, un moule comportant un trou de balle comme signe d’un coup de fusil ; car sans le coup, il n’y aurait pas eu de trou ; mais il y a bien un trou, que quelqu’un ait ou non l’idée de l’attribuer à un coup de fusil.
Un symbole est un signe qui perdrait le caractère qui fait de lui un signe, s’il n’y avait pas d’interprétant. Ainsi, n’importe quelle forme de discours ne signifie ce qu’elle signifie qu’en vertu de ce que l’on comprend qu’elle a cette signification."