Blog-note de jef safi

 

corpus Δ habitus

t’CG : théorie pataphysique de la Créativité Générale

Métaphysique ↓→ Ontologie Monadologie Phénoménologie →↑ Cosmogonie

hic Δ nunc ↓→ Monade Phénome Phénomène Univers →↑ Multivers

entropie ↑→ linéament puissance mémoire in-formation →↓ créativité



D é f i n i t i o n

  • Le mot corpus est strictement restreint ici au sens latin classique de base, désignant l’ensemble des parties matérielles constitutives d’une chose ou d’un organisme.
  • Le mot habitus n’est pas strictement restreint ici à ce qu’en entend la sociologie contemporaine - .. -. Il se veut étendu ici de l’habitatus, . ./. . C’est parce qu’il porte en lui la dynamique de son processus hypomnésique dont émerge l’habitatus que le mot habitus est retenu pour former le dialemme corpus Δ habitus



P r o p o s i t i o n s

  • Par corpus Δ habitus, j’entends ce qui, par l’exercice de sa puissance d’agir et de sa puissance de pâtir, permet à son corpus de persévérer dans son être (hylétique, affectif, cognitif) au sein de son habitus ; et par suite, corrélativement, à son habitus de concourir à la trans-individuation des autres corpus (i.e. d’autres Monades ) qui y persévèrent dans leurs êtres respectifs.
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C o r o l l a i r e

  • L’habitus de la Monade se distingue de son corpus en ce qu’il est co-production exo-hylétique d’un multiple instable (discret) là où le corpus est auto-production endo-hylétique d’une unité consistante (continue).



S c o l i e s

  • "Il faut étendre les frontières de toute communauté pour y inclure le sol, l’eau, les plantes et les animaux, ou collectivement, la Terre."
    ( Aldo Leopold )
  • "[..] il ne suffit pas d’avoir un monde pour être un animal. Ce qui me fascine moi, complètement, c’est les affaires de territoire. Et avec Félix on a fait vraiment un concept, presque un concept philosophique avec l’idée de territoire. ... Il y a des animaux sans territoire, mais les animaux à territoire c’est prodigieux. Parce que, constituer un territoire, pour moi c’est presque la naissance de l’art. Quand on voit comment un animal marque son territoire, tout le monde invoque toujours les histoires de glande anales, d’urine, avec lesquels il marque les frontières de son territoire. mais ça dépasse beaucoup ça, quoi. Ce qui intervient dans le marquage d’un territoire, c’est aussi une série de postures. Par exemple se baisser, se lever. Une série de couleurs. Les drilles par exemple, les couleurs des fesses des drilles, qu’ils manifestent à la frontière du territoire. Couleur, chant, posture, c’est les trois déterminations de l’art. Je veux dire, la couleur, les lignes, les postures animales sont parfois de véritable lignes. Couleurs, lignes, chants. C’est l’art à l’état pur. Et alors je me dis quand ils sortent de leur territoire, ou quand ils reviennent dans leur territoire, leur comportement ... Le territoire c’est le domaine de l’avoir. Or c’est très curieux que ce soit dans l’avoir, c’est-à-dire mes propriétés, ... à la manière de Becket ou à la manière de Michaux. Le territoire c’est les propriétés de l’animal. [...] pour des raisons données, je tiens à réfléchir à cette notion de territoire. Et je me dis : le territoire ne vaut que par rapport à un mouvement par lequel on en sort. Il faut donc réunir ça. [...] dès lors avec Félix on a construit un concept, que j’aime beaucoup, qui est celui de déterritorialisation. [...] la notion à prétention nouvelle c’est que, il n’y a pas de territoire sans un vecteur de sortie du territoire. Il n’y a pas de sortie de territoire, c’est-à-dire de déterritorialisation, sans en même temps un effort pour se reterritorialiser ailleurs, sur autre chose. [...] Ce qui me fascine en gros, c’est tout le domaine des signes. Les animaux émettent des signes, ils ne cessent pas d’émettre des signes. [...] si on me posait la question : qu’est-ce que c’est pour vous un animal ? Je répondrais : c’est l’être aux aguets. [...]"
    ( Gilles Deleuze - L’Abécédaire, lettre A comme Animal )
  • L’échange d’un flux entropique pouvant impliquer un échange de substance à travers l’interface que constitue le linéament de la Monade, cette substance échangée est soit de l’ordre du corpus, soit de l’ordre de l’habitus, suivant sa disposition par rapport à ce linéament.

    Par exemple, la peau, la fourrure, la chevelure, etc., font partie du corpus animal. L’habit, l’habitat, font partie de l’habitus.

    Les nourritures (respirées, avalées, perçues, comprises, etc.) sont de l’ordre de l’habitus tant qu’elles demeurent ex-corporelles. Elles sont de l’ordre du corpus dès qu’elles sont in-corporées, métabolisées ou non.

    Les catabolites (régurgités, déféqués, exprimés, expliqués, etc.) sont de l’ordre du corpus tant qu’ils sont encore in-corporés, métabolisés ou non. Ils sont de l’ordre de l’habitus dès qu’ils sont ex-corporés.

  • "Visible et mobile, mon corps est au nombre des choses, il est l’une d’elles, il est pris dans le tissu du monde et sa cohésion est celle d’une chose. Mais, puisqu’il voit et se meut, il tient les choses en cercle autour de soi, elles sont une annexe ou un prolongement de lui-même, elles sont incrustées dans sa chair, elles font partie de sa définition pleine et le monde est fait de l’étoffe même du corps. Ces renversements, ces antinomies sont diverses manières de dire que la vision est prise ou se fait du milieu des choses, là où un visible se met à voir, devient visible pour soi et par la vision de toutes choses, là où persiste, comme l’eau mère dans le cristal, l’indivision du sentant et du senti."
    ( Maurice Merleau-Ponty - L’Oeil et l’Esprit, chap. II, p. 1594-1595 )
  • . . autonomie / hétéronomie (Illich, Gorz, Marx, Sartre) . .
  • "Le monde des objets, qui est immense, est finalement plus révélateur de l’esprit que l’esprit lui-même. Pour savoir ce que nous sommes, ce n’est pas forcément en nous qu’il faut regarder. Les philosophes, au cours de l’histoire, sont demeurés trop exclusivement tournés vers la subjectivité, sans comprendre que c’est au contraire dans les choses que l’esprit se donne le mieux à voir. Il faut donc opérer une véritable révolution, en s’apercevant que c’est du côté des objets que se trouve l’esprit, bien plus que du côté du sujet."
    ( François Dagognet )
  • Ce qui est le plus intime chez nous est toujours ce qui est le plus extime. (...) Comme le dit Deleuze, les plus grands voyages sont immobiles (...) Le dehors commence chez moi, je m’accueille moi-même.
    ( Laurent de Sutter - PM129 2o19 )
  • Le poète Ocean Vuong définit le terme hawaïen kipuka comme “le bout de terre épargné après le passage d’une coulée de lave dévalant une colline”. “Avant cette avalanche de roches en fusion, poursuit-il, ce n’était qu’un bout de terre sans intérêt, simple fragment noyé dans une infinie masse de vert.” Mais après avoir échappé au cataclysme, ce bout de terre insignifiant est devenu un exceptionnel îlot de verdure dans un paysage enseveli sous l’épaisse grisaille du magma.
    Horoscope de la semaine selon Rob Brezsny : Quel serait ton équivalent métaphorique du kipuka , Bélier ? Rends grâce au pouvoir (la créativité ?), à la chance (l’entropie ?) et à l’endurance (la mémoire ?) qui t’ont permis de résister.

    Pour la t’CG, le kipuka est donc le premier stade d’individuation d’une monade par la constitution d’un hic Δ nunc. Dès lors qu’y émerge un corpus hylétique, y émerge une monade qui y exercice sa puissance, et par suite tous les stades de trans-individuation d’un être désigné ici par le dialemme corpus Δ habitus. Noter que . . "un kipuka inhabité n’EST pas.". Cette dernière affirmation pourrait être une définition du verbe "être" du point-de-vue de la t’CG.

  • "La pierre elle-même déploie un lieu. Un lieu infime, sans doute, mais qui n’est pas rien."
    ( Renaud Barbaras )
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