Blog-note de jef safi

 

concept

t’CG : théorie pataphysique de la Créativité Générale

Métaphysique ↓→ Ontologie Monadologie Phénoménologie →↑ Cosmogonie

hic Δ nunc ↓→ Monade Phénome Phénomène Univers →↑ Multivers

entropie ↑→ linéament puissance mémoire in-formation →↓ créativité



D é f i n i t i o n

- Le mot ...



P r o p o s i t i o n s

- interface > filtre | crible > mnèse > intuition > indexation > grammatisation > imagination



C o r o l l a i r e s

- A la manière de Spinoza, on peut dire que concepts adéquats et concepts inadéquats coexistent. La monade est consciente de ses actes mais ignore beaucoup de leurs déterminations. Si la monade a trop de concepts inadéquats ses déchoix s’avèrent simplement aléatoires du point de vue de leurs effets et peuvent conduire à des fins inopportunes, aléatoires ou contreproductives. En revanche si elle apprend et forme assez de concepts adequats, alors ses déchoix peuvent infléchir le cours des choses vers ses fins opportunes malgré son ignorance de toutes les déterminations. Elle peut alors prendre pour de la liberté ce qui n’est qu’un entendement minimal, et même infinitésimal, mais pas sans conséquence sur l’orientation des choses dans un univers régit par les lois du chaos déterministe, ie. hautement sensible aux conditions initiales. Un infinitésimal déchoix d’une monade peut être cause efficiente d’une orientation déterminante de la trajectoire de l’univers dans son diagramme des phases.



S c o l i e s

- Il n’y a finalement que deux grandes possibilités de contact avec la réalité matérielle : le contact brut, direct, [...] ; et le contact "en miroir", qui [...] remplace la présence des choses par leur mise en concepts. C’est cette seconde sorte de contact, [...] qui donne toute sa puissance opératoire à la physique. [...] En définitive, nos sens ne nous apprennent rien sur ce qui se trame en profondeur dans la matière, à l’abri de nos grossiers percepts.
( Etienne Klein - En cherchant Majorana, §4 - L’œil sur l’invisible )

- "Nous reconnaissons les choses, nous ne les connaissons pas."
( Gilles Deleuze - Proust et les signes - 1964 )

- "Un concept est une multiplicité, une surface, un volume absolu autoréférent composé de certaines variations intensives inséparables suivant un ordre de voisinage et parcouru par un point en état de survol. Le concept est le contour, la configuration, la constellation d’un événement à venir. [...] Les concepts ne sont jamais séparables de deux autres choses : des affects et des percepts."
( Gilles Deleuze )

- Kant (dans sa Critique de la raison pure) affirme l’impossibilité de la connaissance des choses-en-soi. Les choses se donnent à nous par la "mise en forme" et la "mise en sens" qu’opèrent les perceptions de notre sensibilité et les catégories de notre entendement. Nous n’accédons qu’à des phénomènes perçus dans l’espace et dans le temps au travers de catégories de notre esprit. Pour Kant, l’en-soi des choses et des grandes idées, Dieu, l’Âme, . ., ne sont l’objet d’aucune intuition. Il y a cependant selon lui une intuition des idées dans l’expérience esthétique, dans l’expérience sensible de ce qui transcende l’expérience sensible. Kant distingue expressément les "idées de la raison" qu’il définit comme "concepts auxquels aucune intuition ne peut-être adéquate", et les "idées esthétiques" qu’il définit comme "représentations de l’imagination qui donnent beaucoup à penser sans qu’aucune pensée déterminée, c’est-à-dire sans qu’aucun concept ne puisse leur être approprié".

- "Alors qu’est-ce qu’une croyance en termes spinozistes ? Et bien c’est une idée-affect, et je devrais même le redire autrement pour marquer plus fortement encore ce primat des affects. Une croyance, en termes spinozistes, c’est un affect investi dans un certain contenu représentationnel, investi dans un certain contenu idéel." ( Frédéric Lordon - Conférence du o1 11 2oo9 )

- "Le chaos n’existe pas, c’est une abstraction, parce qu’il est inséparable d’un crible qui en fait sortir quelque chose (quelque chose plutôt que rien). [...] Si le chaos n’existe pas, c’est parce qu’il est seulement l’envers du grand crible, et que celui-ci compose à l’infini des séries de tout et de parties, qui ne nous paraissent chaotiques (suites aléatoires) que par notre impuissance à les suivre, ou par l’insuffisance de nos cribles personnels." ( Gilles Deleuze - Le Pli )

- "Les jugements sont formés au voisinage immédiat de nos affects, ils sont intégralement dans leur orbite."
( Spinoza - Éthique IV-8 )

- L’expression "ipsa scientia potestas est" (ou "knowledge itself is power", "la connaissance est la puissance même") apparaît dans l’ouvrage Meditationes Sacrae (1597) de Sir Francis Bacon. L’expression "scientia potentia est" a été reprise en 1658 dans le De Homine de Thomas Hobbes qui fut, dans jeunesse, secrétaire de Sir Francis Bacon.

- La connaissance est moins le savoir qui s’accumule, que l’expérience qui se décante.
( Edgar Morin )

- "Par « vérité », j’entends une construction, un processus, une création, et donc pas quelque chose qui relèverait de l’exactitude d’un jugement (c’est-à-dire la conception classique de l’adéquation de la pensée et du réel). Les vérités sont un type particulier de création, je suis d’accord sur ce point avec Descartes (la création par Dieu des vérités éternelles) qui considérait que les vérités faisaient partie du monde, qu’elles étaient dans le monde, au même titre d’une certaine manière que les objets matériels. A ce propos, je ne pense pas qu’il soit pertinent d’opposer l’idéalisme au matérialisme à partir de la distinction entre la pensée et le réel (primat de la première sur le second pour l’idéalisme, et l’inverse pour le matérialisme). Car cette conception très courante méconnaît ce point (matérialiste) fondamental que la pensée fait partie du réel. C’est déjà avoir pris une position idéaliste que de définir le matérialisme par une primauté du réel sur la pensée. Ce que nomme donc le terme « vérité », c’est l’un des processus de pensée qui font partie du réel et à ce titre on peut le désigner et le montrer comme existant dans le monde."
( Alain Badiou - séminiaire Octobre 2o12, notes de Daniel Fischer )

- "C’est seulement si l’on admet que la sensation peut être connaissance, voire qu’elle constitue la forme la plus immédiate de vérité, que le constat du désaccord des êtres humains au sujet des appréhensions sensibles conduit à la thèse de la relativité du vrai."
( Michel Bitbol - De l’intérieur du monde )

- Par François Jullien :