hic Δ nunc ↓→ Monade → Phénome → Phénomène → Univers →↑ Multivers
"Pourquoi" est un adverbe ambivalent. Il interroge la causalité autant que la finalité de son objet. C’est la raison pour laquelle je lui préfère l’adverbe "comment" parce qu’il interroge la manière par laquelle une chose s’effectue ou se présente, et ainsi recherche l’explication ontologique à proprement parler.
Si telle est la question des questions, je pose qu’elle est tautologique par auto-référence en ceci que la question se posant nécessairement dans un univers, il y a nécessairement un quelque chose dans cet univers qui se la pose.
Je n’élude pas pour autant le questionnement premier, ontologique, métaphysique même, mais je le reformule tel qu’il advient, là où il advient, là où il a lieu :
Pour répondre, je pose :
Ainsi, je pose qu’il ne peut y avoir un premier quelque chose qu’à la naissance d’un univers, et c’est l’émergence de ce premier quelque chose qui constitue en soi la naissance de l’univers dans lequel ce premier quelque chose émerge. Ainsi, je déplace la question initiale en posant les termes d’une cosmogonie :
Autrement dit, qu’est-ce qu’un univers s’il s’agit d’une entité qui peut être ou ne pas être, c’est-à-dire s’il s’agit d’une entité qui émerge ( spontanaît ), persévère dans son devenir ( advient ) et s’épuise ( disparaît ) ?
C’est parce que le principe de mobilité (au sens héraclitéen) est total et absolu, que le principe de causalité (ou raison nécessaire) est total et absolu.
C’est donc parce que "rien n’est plus permanent que l’évolution de tout, éternellement" (selon l’axiomatique de la t’CG), que tout est cause d’effets et que tout est effet de causes, au point même qu’il soit impossible de considérer ces termes comme extérieurs l’un à l’autre (cf. le dialemme cause Δ effet).
Ainsi pour répondre à la question "Comment peut-il y avoir un univers plutôt que rien ?", je pose que la cause première de tout Univers et donc de toute chose dans tout Univers, est l’immanence absolue d’une essence première, infinie, omnipotente et omniprésente.
Une essence première immanente apte à engendrer, mouvoir et épuiser tous les Univers, mais dont la substance première leur est à jamais inconnaissable.
Une essence première seule "cause de soi", c’est-à-dire dont l’essence est sa puissance-même, et qui (reprenant les mots de Spinoza) n’a aucun principe ou fin de son exister ou de son agir.
Je pose enfin que sont causes secondes, par cet univers lui-même, les exercices de sa puissance à faire mémoire (ou reprenant les mots de Spinoza "à persévérer dans son être"), selon les lois contingentes inhérentes à l’espace dans lequel cet univers émerge.
Ce faisant, je n’énonce pas un "créationnisme ex nihilo" des univers, mais un "émergentisme causal". L’émergence d’un univers est spontanée, mais de "spontanaissance causale" :
Je résous ainsi le paradoxe du néant, considérant un rien comme l’absence d’un univers, et non pas comme l’absence de tout. Je pose que le rien n’est pas vide ; le rien est plein d’Entropie immanente, tout comme le vide quantique de la physique est plein d’Energie. Le néant, s’il était, ne pourrait être qu’absence éternelle de tout, ce qui est impossible selon l’axiomatique mobiliste qui pose que "rien n’est plus permanent que l’évolution de tout, éternellement". Seule l’Entropie est l’immanence absolue omniprésente, éternelle du point de vue d’un univers, mais dont l’éternité absolue ne peut-être pour lui qu’un concept métaphysique, un inconnaissable.
Par un quelque chose, j’entends nécessairement un sous-ensemble d’un univers, et je pose qu’il n’y a rien en dehors de tout univers hormis l’immanence de l’Entropie. Je caractérise ainsi ce que je nomme un univers. Un quelque chose n’est donc pas cause de soi mais nécessairement substance de part un univers donné.
Par "cause de soi", j’entends ce dont l’essence enveloppe l’existence, ou comme le dit Spinoza, ce dont la nature ne peut se concevoir qu’existante. Ainsi, l’essence de l’Entropie est sa puissance-même ; seule l’Entropie est "cause de soi".
Je pose que la première monade d’un univers spontanaissant est a minima composition d’un multiple de deux hic Δ nunc simples qui s’instancient par leur relation, dont la substanciation est déterminée par leurs premiers échanges de flux entropiques, qui co-émergent en tant que relation entropique s’in-formant en substance (au sens de l’interface agissante de Michel Bitbol). En résumé, je pose que la première monade aussi élémentaire soit-elle, est comme toutes les autres la solution d’un processus intrinsèquement duel, c’est-à-dire co-créatif.