hic Δ nunc ↓→ Monade → Phénome → Phénomène → Univers →↑ Multivers
Par théorie, j’entends l’énoncé aussi cohérent et complet que possible d’une conception spéculative fondée sur un ensemble de percepts et donc de sensations, d’affects et donc d’émotions et par suite de concepts et donc d’intuitions.
J’entends donner à cette tentative le but de former un système nécessaire et suffisant d’idées, à travers lequel toutes les empreintes de nos expériences effectives, affectives et cognitives, individuelles et collectives, puissent être éclairées d’une même cohérente interprétation.
Par ’pataphysique, j’entends désigner comme Alfred Jarry la "science des solutions imaginaires, qui accorde symboliquement aux linéaments les propriétés des objets décrits par leur virtualité".
J’entends qualifier ainsi ma ’théorie de la Créativité Générale avec le plus grand respect qui soit à l’endroit de cette discipline, de son fondateur comme de tous les satrapes qui le suivirent, le suivent et le suivront.
Par créativité, j’entends le principe même de nouveauté et par suite, je désigne par ce mot l’attribut par lequel la Monade est dotée de la faculté de créer du nouveau.
Par Créativité Générale, j’entends cette catégorie première en tant qu’elle peut être examinée sous tous ses aspects, en durée "ou" en étendue (la conjonction "et" formerait un pléonasme), quelles que soient les Monades impliquées dans quelque univers que ce soit.
Il ne peut y avoir persévérance, persistance, perdurAnce, de quoi-que-ce-soit, où-et-quand que ce soit, sans qu’il y ait nécessairement, transformation, trans-in-formation, de ce quoi-que-ce-soit, où-et-quand que ce soit, c’est-à-dire sans qu’il y ait nécessairement variation, mouvement, fluctuation, métamorphose, mutation, différAnce, pli, résiliAnce, flux, bifurcation, etc., de ce quoi-que-ce-soit, où-et-quand que ce soit. Corollairement, je pose que :
Par substance, j’entends ce qui est "en soi", et ce conçoit "par soi", dans un Univers donné. C’est-à-dire, adoptant la définition de Spinoza, mais en la circonstanciant, est substance ce dont le concept "en soi" n’a pas besoin du concept d’autre chose que celui de l’Univers dans lequel cette substance émerge.
Par substantiel, j’entends qualifier ce qui est de la nature d’une substance.
Par essence, j’entends ce qui, donné, pose nécessairement une Monade et qui, ôté, l’ôte nécessairement. Par suite, établissant la même symétrie que Spinoza pour la chose, par essence j’entends ce sans quoi une Monade ne peut ni être ni être conçue, et réciproquement ne peut sans une Monade ni être ni être conçu.
Par essence d’une monade dans un Univers donné, j’entends "ce que cet Univers n’est pas" en l’absence de cette monade.
Par essentiel, j’entends qualifier ce qui appartient à l’essence d’une Monade ; ce qui est nécessaire, indispensable, à sa persistance dans son être-elle-même, c’est-à-dire dans son devenir.
Je pose que la cause première de toute chose dans tout Univers est l’immanence absolue, infinie, omnipotente et omniprésente, d’une essence première qui est la puissance même apte à engendrer et mouvoir tous les Univers, mais dont la substance leur est à jamais inconnaissable.
Je désigne cette essence première par Entropie. Je pose que seule l’Entropie est "cause de soi" ; que l’essence de l’Entropie est sa puissance même ; qu’elle n’a aucun principe ou fin de son exister ou de son agir.
Je considère toute substance comme partie intégrante d’un Univers engendré par l’Entropie, que ce soit la plus infime de ses parties jusqu’à cet Univers tout entier.
Je considère toute substance comme nécessairement finie, de durée finie, impermanente et intempestive ; nécessairement en mouvement, fût-ce immobilement du point de vue d’autres substances du même Univers.
C’est ainsi posée que la théorie ’pataphysique de la Créativité Générale se donne pour projet de répondre à la question :
Question à laquelle elle répond par sa Monadologie.
Si ton oeil était plus aigu tu verrais tout en mouvement. ( Friedrich Nietzsche )
Je pose la t’CG comme matérialiste, quasi-atomiste, éminemment immanentiste, physicaliste, perdurantiste, évolutionniste jusqu’à l’émergentisme, perspectiviste (au sens de Leibniz, Nietzsche, Deleuze), autrement dit non-dualiste, non-vitaliste, non-anthropocentrique, non-finaliste, non-endurantiste, en somme in fine à l’opposé des modèles anthropiques et/ou créationnistes.
Je pose la t’CG dans cette filiation de l’histoire des idées qui unit : Héraclite, Lǎo zǐ, Aristote, Spinoza, Bergson, Whitehead, Merleau-Ponty, Nietzsche, Heidegger, Deleuze, Guattari, Simondon, et quelques autres. C’est par la recension de ces pères-là surtout, que la t’CG peut énoncer ses propres spéculations en osant effrontément mais très humblement les reprendre, les critiquer, les nuancer.
La ’théorie de la Créativité Générale se développe ici selon plusieurs perspectives ’paradigmatiques :
Cet ensemble de mots-clés constitue en soi un modèle de données, ou système de métadonnées, au sens de base générative de l’espace des significations de ce site. En effet, à chaque article (chaque fragment ’théorique, ’poétHique ou ’pictosophique de la t’CG), j’associe un (ou plusieurs) de ces mots-clés dès lors que je le (ou les) considère comme relevant de sa thématique propre. Ainsi, chaque fragment apporte-t-il son poids propre à la pondération des relations hiérarchiques, conceptuelles et sémantiques de cette ontologie.
Chaque fragment de s’y faire alors lui-même constituant de cette ontologie.