Le devenir, en tant que dé(re)territorialisation des agencements collectifs d’énonciation, est le meilleur moyen qu’a trouvé la nature pour que toutes les monades, machiniques et désirantes, ne se bouche-anusent pas les unes les autres sur une seule et même ligne de fuite.
On ne sait pas quand tombe un mur. Mais quand il tombe, c’est des deux cotés à la fois.
On ne sait pas non plus quand tombe une nouvelle.
La vie n’est jamais une répétition, mais toujours une improvisation.
L’improvisateur, c’est un expert d’autant plus habile qu’il n’en finit pas de débuter.
Le comble de l’IA n’est pas qu’elle finisse par penser subtilement comme les humains,
mais que les humains finissent par penser stupidement comme elle.
La réalité, c’est ce qu’on se raconte.
Le réel, c’est ce qu’on se prend dans la gueule.
Quand les grandes gueules montrent leurs muscles, je ne regarde pas leurs muscles, je n’entends que leurs grandes gueules.
On ne se compare jamais deux fois à la même identité. A n’est pas A, nulle part et à jamais.
Quand nous pensons notre cerveau comme informatique, et notre intelligence comme algorithmique, alors nous ne sommes plus que des robots.
Le désordre est l’ordre naturel de l’inéluctable inconsistance.
L’ordre est le désordre résiduel d’une périssable consistance.
Le premier l’emporte toujours sur le second. C’est ça l’Entropie.
Il n’est pas nécessaire d’être un puissant pour resignifier le monde là où il s’insignifie.
Le stylo ? Un instrument ! D’abord on apprend à s’en servir. Puis on apprend à écrire. Enfin on apprend à travailler. On travaille et on travaille encore. Quand le moment vient de faire parler la feuille blanche, lieu commun, on oublie tout. Que hurle la plume ! Que saigne l’encre !
Entre l’oeuf et la poule, si on cherche un début on est perdu.
Mais si on cherche une issue, on trouve un cul.
L’e-monde se divise en deux catégories :
ceux qui ont un code chargé et ceux qui cliquent. Toi, . . tu cliques.
( jef safi & . . Sergio Leone )
L’ordinateur ? Une machine qui chauffe trop, qui se ventile bruyamment pour brasser beaucoup d’air.
L’anthropocène ? Des gens très divers, qui ne s’entendent sur à peu près rien, et qui se découvrent ensemble un avenir commun ; celui d’une fin qu’ils ne voudront pas partager.
La Liberté, c’est la Créativité avec la conscience de la Créativité.
Le programmeur prodige le plus prolifique de tous les temps, dans tous les langages, sur toutes les machines, est de très loin . . le hasard. Il programme tous les bugs à lui tout seul, et au vu du rythme des mises à jour on mesure combien il ne cesse d’accroître sa productivité.
Créer, c’est travailler sans cesse, non pas pour gravir des échelons imaginaires, mais juste pour ne pas tomber de sa propre échelle.
Philosopher c’est l’art de secouer le statu quo.
La culture est faite de ce qui n’existe déjà presque plus ;
l’art est fait de ce qui n’existe presque pas encore.
Raison pour laquelle beaucoup d’oeuvres d’art deviennent rapidement des . . artefacts.
Comprendre ce n’est pas seulement accumuler des savoirs, c’est surtout les prendre pour tenter de les faire tenir tous ensemble, en un mot . . "com-prendre".
Vivre, c’est jouir de la mort buissonnière sans oublier que le "réel", indicible, nous condamne au jeu de la "réalité" qu’on se raconte.
Le temps, étendu ordonné, n’existe pas . Ce n’est que l’organisation de la mémoire, de l’hylétique au cognitif, qui nous le fait spatialiser mentalement ainsi. Seul existe le présent perpétuel. La variable t des physiciens est introduite dans les lois de transformation pour que s’y exprime la néguentropie des choses, leur capacité plus ou moins grande de résister à la dispersion entropique, leur fluidité, leur viscosité, leur solidité, en un mot leur consistance plus ou moins durable.
L’Ouroborus a toujours fin.
Comprendre ce n’est pas gravir une montagne de connaissances pour atteindre la lucidité, c’est s’extraire d’un puits de suffisance pour atteindre la créativité.
Comme le dit Badiou avec Cantor, "l’Un n’est pas, mais il y a de l’un". Ou encore comme le dit Deleuze avec Leibniz, "une chose n’est pas un point-de-vue centrifuge sur le monde, mais un des infinis points-de-vue centripètes du monde sur lui-même". Autrement dit l’Un n’est pas, mais il n’y a que de l’un à l’infini. Ainsi chaque "un" n’est rien singulièrement en ceci qu’il est "tout", mais il est nécessairement un point-de-vue singulier du "tout" sur lui-même ; ce "tout" infini qui n’est pas l’Un.
Ma mémoire est mon crayon, ma créativité ma gomme.
Dieu ne joue pas au dé, . . c’est le Dé qui se fait dieu.
Celui qui se souvient se meurt, celui qui crée se tue.
On ne se mire jamais deux fois dans la même fenêtre . . dirait Héraclite.
L’erreur est humaine parce que l’humeur est errance.
La philosophie ne donne pas une pensée,
elle agence du pensable.
On est un imbécile quand on croit être un sage.
On est un sage quand on sait être un imbécile.
On croît quand on ne sait pas.
On sait quand on ne croît pas.
Si l’étiquette te semble inversée, comme dans un miroir,
c’est que tu es enfermé dans le bocal.
On ne peut rectifier l’erreur que dans l’erreur.
On ne peut orienter l’errance que dans l’errance.
On fait alors, et alors seulement, l’expérience de la créativité.
On ne peut revendiquer le droit d’erreur,
qu’en revendiquant le devoir d’errance.
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Ce n’est pas promettre en arbitrant à somme nulle,
c’est se compromettre en jouant donnant-donnant.
Laisser durer ce qu’on voulait provisoire,
rend périssable ce qu’on voudrait pérenne.
L’art et la philosophie ont en commun d’ouvrir les réponses pour y trouver de nouvelles questions.
. . paraphrasant Jean Baudrillard
La surréalité ne s’oppose pas à la réalité,
elle en est une autre plus réaliste encore, qui enveloppe la première des signes de sa sublimation.
La morale est une mémoire, l’éthique une création.
À sa manière, le bouc-émissaire est une sorte de héros,
et le héros, une sorte de bouc-émissaire.
J’anamnèse donc je devenais, j’hypomnèse donc je deviendrai.
On ne connaît que ce qu’on reconnaît.
. ./. .